Le métier de communicant(e)s est de ceux que beaucoup pensent pouvoir exercer sans en connaître réellement la technicité. Les mots, les couleurs, chacun a un avis sur la question ! Mais attention – spoiler alert – tout n’est pas qu’une affaire de goûts ou d’avis personnels, mais plutôt une affaire de cibles, de compréhension de l’autre, afin de lui transmettre des messages et lui faire vivre des émotions… Ce savoir-faire vous emmène sur un long chemin souvent passionnant (il vaudrait mieux pour vous qui avez choisi ce job) semé de clichés auxquels tordre le cou et de défis à relever. Voici la liste des traits de personnalité à éviter si l’on veut s’épanouir dans la communication !
1. Être susceptible
Travailler dans la communication c’est créer des messages sur la base du besoin d’un client (interne ou externe). Ce qui est excitant, c’est le résultat produit par la somme de ces expertises :
- le commanditaire connaît son sujet mieux que personne et doit se retrouver dans le message final,
- et le communicant, quant à lui, apporte ses compétences pour que tout soit le plus impactant et efficace possible.
Le dialogue entre les deux amène la plupart du temps à une confrontation d’idées et des réactions plus ou moins rationnelles du commanditaire à la vue de nos propositions. En effet, même si nous sommes convaincus de notre production, nous devons savoir trouver des compromis avec lui pour que le résultat lui convienne !
Le hic, c’est que les réactions ne sont pas toujours constructives et que l’on peut parfois se retrouver face à un “je n’aime pas le rouge” ou autres “ce style graphique est moche” difficiles à encaisser… Et pourtant, “c’est le jeu, ma pauvre Lucette” ! À vous de vous adapter et de savoir mettre votre égo de côté.
2. Être trop rigide
“Après réflexion, on va plutôt parler d’un nouveau sujet”, “le contexte a évolué, on ne peut plus parler de cela”, “ce projet est super, mais j’en ai un autre bien plus urgent dont j’aimerais que tu t’occupes tout de suite”, “le programme de la soirée est à revoir, je préfère qu’on fasse autrement finalement“, “untel a changé d’avis et ne veut plus témoigner” etc. Travailler dans la communication, c’est savoir s’adapter aux imprévus !
La gestion du stress est un facteur important à maîtriser, sans cela vous n’êtes pas prêts de dormir tranquillement la nuit… Nos actions de communication peuvent être liées à des enjeux stratégiques forts et on peut facilement absorber la pression de nos interlocuteurs et se laisser déborder par ses émotions.
On nous demande souvent de tout savoir faire : le web, le print, les relations presse, la vidéo, l’événementiel, les partenariats, la publicité, la photo, le graphisme, etc. Sachez que vous n’êtes pas obligé de tout savoir faire, mais on attendra de vous que vous sachiez à qui le confier, au minimum…
Rien n’est figé et nous sommes souvent les derniers dans la chaîne du projet à devoir s’adapter aux contraintes des autres. Un(e) communicant(e) se doit d’être agile pour trouver des solutions à tous les problèmes (enfin, faire son maximum en tout cas) !
3. Être individualiste
Difficile d’évoluer dans la communication si on a du mal à travailler en équipe ! Que ce soit avec nos commanditaires, collègues ou prestataires, la collaboration est un paramètre essentiel dans notre quotidien. Rares sont les communicant(e)s qui possèdent la science infuse et qui s’auto-suffisent !
Pour être percutant(e) dans notre métier, nous devons nous entourer des bonnes compétences. Pour cela, il faut savoir vivre avec les autres et permettre ainsi de faire sortir le meilleur de ces échanges…. Alors pas la peine de la jouer perso, vous n’irez pas très loin dans ce métier !
L’empathie est également une qualité indispensable pour comprendre nos cibles et nos commanditaires. En effet, comment mettre en valeur les gens si on ne s’y intéresse pas ? Être capable de se mettre à la place des autres est une qualité de base de notre métier.
4. La ringardise
En y réfléchissant, mis à part les métiers de restauration d’œuvres d’arts, il n’y a pas beaucoup de jobs où l’on peut se permettre de ne pas être à la page… Mais sans enfoncer de portes ouvertes, la communication demande sans cesse d’être dans le coup, de connaître les dernières tendances technologiques et graphiques.
Et si l’on reste sur ses acquis, on risque de desservir nos messages ou de rater des opportunités de toucher nos cibles. Pas question donc de se reposer sur ses lauriers, les communicant(e)s se doivent de dénicher les dernières inspirations et d’être créatifs pour rester dans l’ère du temps. Petit bémol cependant : ne vous mettez pas trop la pression avec le fait de trouver des idées brillantes, géniales et nouvelles à tous les coûts. Notre mission principale est d’être efficace, pas de décrocher le prix du meilleur communicant à chaque projet, keep cool !
5. La désorganisation
La créativité, c’est bien, l’organisation, encore mieux ! Effectivement, un des travers des métiers créatifs est souvent le désordre. En tant que communicant(e), nous devons réaliser des projets originaux, mais surtout, les livrer dans les temps impartis tout en respectant les contraintes imposées.
Trello est notre meilleur ami… Savoir conduire un projet demande beaucoup de rigueur et d’organisation. Validations internes, gestion des prestataires, des budgets, législation, documents administratifs, la liste des tâches à ne pas zapper est souvent longue.
La gestion des priorités est un incontournable dans ce type de poste. La plupart des communicants traitent de nombreux dossiers simultanément et à moins d’être extraordinaire, il est impossible d’arriver à tout faire en même temps. N’oubliez jamais de catégoriser vos missions en fonction de ce qui est urgent et/ou important !
6. Être superficiel
Contrairement à ce que certains clichés peuvent véhiculer, travailler dans la communication n’est pas une histoire de vernis ou de paillettes que l’on saupoudre sur les sujets !
Être communicant(e), c’est savoir challenger un projet que l’on nous soumet, le décortiquer pour le rendre le plus complet et compréhensible possible. Nous devons faire preuve de capacité d’analyse des informations et aller chercher du côté de la concurrence, comprendre les enjeux du marché, les différents acteurs du projets. Nous ne pouvons donc pas prendre au pied de la lettre tout ce que l’on nous dit pour tenir une position de critique constructive, nécessaire à notre métier.
Notre fonction est un atout pour les organisations, à nous de la valoriser ! Afin de révéler le plus grand potentiel de cette mission, nous avons besoin d’occuper une place stratégique dans nos structures.
7. Dire oui à tout
Quand on a un soi parfait plutôt développé, la tentation est grande de dire oui à tout… Et bien, assez logiquement, un(e) communicant(e) doit savoir dire non, au risque de vite s’épuiser !
“Je voudrais juste une petite vidéo”, “peux-tu me faire un petit visuel pour cette opé ?”, “j’aimerais refaire mon logo mais vite fait”, etc. Une fois que les collègues ont compris vos compétences, il n’y a plus de limites à leurs besoins ! Le tout, très simplement, bien entendu. À vous de faire comprendre qu’on ne fait pas “juste une refonte de site web” rapidement, que tous les outils de communication ont leurs contraintes de réalisation et que rien ne se fait par magie !
Parfois, quelque chose de très simple suffit, comme un montage sympa sous Canva, sans avoir à rentrer dans une production graphique hyper créative par exemple. N’oubliez jamais de vous demander la durée de vie d’un outil de communication et sa portée avant de vous lancer dans un projet, même s’il vous est demandé par votre collègue préféré(e).
8. Être sans filtre
Un(e) communicant(e) doit savoir s’adapter à ses interlocuteurs. On ne s’adresse pas à un technicien comme à un PDG, à un commercial comme à un comptable, à un élu comme à un utilisateur, etc. Nous devons faire preuve de discernement pour comprendre quel niveau d’information nous pouvons divulguer, quelle réserve nous devons avoir ou pas sur tel ou tel sujet et surtout se mettre à la portée de nos interlocuteurs.
Il est très utile d’avoir un contact facile avec les gens et de se lier à eux pour échanger des informations, attention cependant à ne pas générer des problèmes avec une langue trop pendue ou de paraître complètement à côté de la plaque quand vous abordez un sujet !
En conclusion, la communication est un métier passionnant, véritable lien entre les personnes, pour lequel il faut avoir les reins solides, certes, mais qui réserve de sacrées heures de kifs et d’épanouissement pour ceux qui se retrouvent dans ce profil.
Éclatez-vous bien dans ce job, l’aventure en vaut la peine !
Merci à Sylvie Chancelier (Responsable d’Audencia SciencesCom) et Ingrid Baudry Menand (co-Présidente de l’APCOM), d’avoir animé pour les étudiants d’Audencia Sciences Com à Nantes la table ronde qui m’a inspirée cet article.
Et bien évidemment, merci à Jessica Blanchet (Corporate Communication Manager chez Lacroix), Caroline Prouvost (Directrice Artistique) et Franck Albert (Directeur Communication et Relations Institutionnelles de Nantes Métropole), d’avoir partagé leurs expériences de communicants à mes côtés, c’était un plaisir d’échanger avec eux sur notre quotidien à titre professionnel et personnel 🙂
Happy communicante, je contribue à mettre en valeur les talents des équipiers de CHRONO Flex et ceux des clients de l’agence Fruizz. Piquée aux réseaux sociaux mais surtout aux rapports humains IRL, je suis très curieuse, j’adore échanger, partager et aussi rigoler, ça me permet de travailler un peu mes abdos, à défaut de faire du sport ! Le problème, c’est que je suis trop bon public, ce qui pousse certains de mes collègues à croire un peu trop en leur pouvoir comique… De nature engagée et optimiste, j’ai envie de penser que la communication est utile et que l’on doit toujours croire que l’on peut changer un peu les choses à notre échelle !
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